Les archives de Xynthia, sensibles avant tout
Le souvenir de la nuit de Xynthia, et des lendemains sidérés qui ont suivi, s’appuie bien souvent sur des documents, des photos, des vidéos produits par les sinistrés, autant de traces matérielles qui doivent être conservées dans de bonnes conditions afin d'être diffusées le plus largement possible.
Mais ces pièces ont également une autre fonction. Véritables lieux de mémoire du traumatisme, elles doivent permettre à la communauté de se confronter au passé , de le transformer en source vive qui transmettra les gestes, les paroles, qui, de nouveau, pourront sauver et guérir. C'est pour cette raison que la communauté doit être pleinement partie prenante des processus d'archivage, pour ne pas avoir le sentiment d'être dépossédée de son processus mémoriel. Les opérations de tri et de sélection ne sont pas seulement un acte technique, elles constituent aussi et surtout un pilier sur lequel le processus de résilience collective et individuelle peut s'ancrer.
Les chercheurs et curieux d’aujourd’hui ou de demain doivent pouvoir retrouver l’information, au moyen de systèmes d'indexation adéquats, mais ils doivent avant tout mesurer la dimension sensible de l’épreuve traversée par les témoins. Nous devons par conséquent veiller à une structuration de la donnée qui rende compte des traumatismes subis. L'enjeu de l'archivage de la tempête est bien d'articuler classement cohérent et approche sensible, pour respecter la singularité du sujet traité.
C’est pour répondre à ces questionnements que nous sommes en train de tracer les contours d’un partenariat avec les services d’archives des trois départements touchés par la tempête, Charente-Maritime, Loire-Atlantique et Vendée. Nous avons eu une première réunion le 6 mai 2024 afin d'examiner ces premières pistes de réflexion. Nous vous tiendrons au courant de leurs évolutions.
